Blandine SEIGLE (1991 PO), éditrice de newsletters
chez Le Parisien
Parcours universitaire et professionnel :
1) Pourquoi avez-vous fait Sciences Po, pourquoi Grenoble ?
J’ai découvert la formation par hasard, je m’y suis intéressée et il s’est révélé que toutes les thématiques abordées me plaisaient. J’ai préparé le concours en même temps que je suivais une année universitaire car il était trop tard pour m’inscrire au concours l’année de ma terminale. Grenoble était l’institut parmi les mieux classés avec Bordeaux et il n’était pas possible de passer à la fois les IEP de province et le concours de Grenoble.
2) Pourriez-vous résumer rapidement votre parcours universitaire ?
Après un Bac S, j’ai réalisé une année de faculté en mathématiques avant de rejoindre la formation de Sciences Po Grenoble dispensée à l’époque en 3 ans. Avec l’obtention de mon diplôme, j’ai pu prétendre aux concours de journalisme et intégrer le CFJ (Centre de Formation des Journalistes).
3) Comment avez-vous choisi votre orientation professionnelle ? (spécialités, masters) ?
Je me suis tournée vers la spécialité politique puisqu’elle permettait de garder une certaine généralité et donc le meilleur choix pour parfaire ma culture générale. Ce qui m’a permis la construction de solides bases pour tenter les concours de journalisme.
4) Que pensez-vous de la qualité de la formation à l’IEPG ? Qu’est-ce que cela vous a-t-il apporté ?
Je suis ravie de ma formation au sein de l’IEP. Celle-ci m’a notamment beaucoup apporté en culture générale. Elle m’a servie à appréhender le contexte particulier de l’époque, celui de la chute du mur de Berlin et des diverses révolutions. Je me souviens également d'un travail en deuxième année, sur un sondage que nous avions réalisé du début à la fin, dont je sers encore aujourd'hui des compétences acquises. Elle m’a également été d’une grande aide pour les concours, en particulier sur les épreuves de dissertations et de synthèses de documents.
5) Avez-vous réalisé des formations complémentaires à celle réalisée à Sciences Po Grenoble ? En quoi ont-elles été complémentaires ?
Oui, j’ai continué après les trois ans au sein de l’institut
au CFJ. J’ai pu compléter mes connaissances en culture générale par l'apprentissage
de compétences journalistiques, plus techniques.
6) Avez-vous réalisé des stages durant votre cursus ?
Non pas directement dans le cursus de l’IEP, j’ai cependant pu effectuer un stage rémunéré au CFJ, durant l'été entre ma première et ma deuxième année. Et un stage d'observation à l’AFP de quinze jours l’été de ma dernière année, juste avant de passer les concours de journalisme, ce qui tombait plutôt bien.
7) Pouvez-vous revenir sur votre parcours professionnel, notamment vos premiers emplois (acquis suite à un stage, à certains réseaux, etc…?)
Durant la fin de mon cursus au CFJ j’ai participé à un concours du journal l'Équipe que j'ai remporté. Cela m'a permis d'y travailler pendant quatre mois en tant que Secrétaire de rédaction (chargée de la relecture, la titraille, la mise en page). J'ai ensuite rejoint Le Parisien, en octobre 1993, et j'ai été rapidement embauchée. J'ai évolué au sein des services, d'abord comme SR, puis journaliste sur le terrain, adjointe, cheffe d'édition, cheffe de nuit...
Poste actuellement occupé :
1) Votre métier a-t-il évolué depuis vos premières expériences ? (responsabilité, autonomie, tâches, environnement ?)
Effectivement, être au Parisien depuis bientôt 30 ans m’a permis d’explorer différents postes et d’évoluer tout au long de ma carrière. J’ai ainsi pu être à la rédaction du 95 puis du 93 ce qui m’a permis d'aller sur le terrain, puis d’évoluer en tant que numéro 3, puis deux et un, jusqu’à devenir cheffe d’édition du 93. Pendant un an et demi, j’ai occupé le poste de cheffe de nuit, travaillant de 17h à 1h. Je me suis ensuite tournée vers les newsletters et les réseaux sociaux du journal. Tout d’abord en tant que coordinatrice web des éditions et aujourd’hui éditrice de newsletters.
2) Quelles sont vos activités principales ? (journée type/missions principales)
Le métier de journaliste est très intéressant car même s’il consiste en une certaine routine : relecture, mise en page, il n’y a jamais d’ennui, les sujets traités sont toujours différents surtout dans un quotidien et il faut rester en alerte à la fois sur les sujets qui peuvent être traités mais aussi sur les erreurs potentielles avant et après publication, il faut toujours se tenir prêt à intervenir et signaler. Le domaine dans lequel je travaille, les newsletters, est un peu spécifique car il n’implique pas le même procédé que pour un article. D'abord, nous travaillons à partir des articles réalisés par nos collègues et mis en ligne sur le site Internet dans tous les domaines, faits divers, politique, économie, actualité locale, culture... Nous les mettons en scène pour adresser des newsletters adaptées à nos lecteurs. Il faut réaliser des choix, faire preuve de rigueur, de synthèse et peut-être aussi d'un peu de fantaisie, ce qui devient plus facile avec l'expérience. Je travaille aussi certains jours sur les réseaux sociaux, il s'agit de partager nos articles sur Facebook, Twitter, Instagram afin que le maximum de personnes cliquent sur nos articles. Il faut s'adapter aux langages de ces différents réseaux, jouer sur les formulations, les photos... Cela a un côté amusant, avec de l'adrénaline quand il faut aller très vite (même si je ne me verrais pas faire ça 100% du temps).
3) En quoi votre poste est essentiel pour l’entreprise pour laquelle vous travaillez ?
Depuis déjà une quinzaine d'années, on vend de moins en moins de journaux papiers et ça ne va pas s'améliorer. D'où l'importance du web que Le Parisien a beaucoup développé et des abonnés numériques. Le Parisien en a 76000 et espère atteindre 200 000. Pour gagner de nouveaux abonnés, et pour fidéliser ceux qui le sont déjà, les newsletters jouent un grand rôle. C'est pourquoi on essaye d'en créer de nouvelles (comme les faits divers et bientôt la newsletter santé). Ceux qui reçoivent les newsletters ne sont pas obligés d'aller naviguer sur le site Internet, ils n'ont qu'à cliquer dans les articles qui les intéressent.
4) Quelles sont les qualités requises pour ce travail (langues, compétences transversales, pratiques ou connaissances spécifiques) ?
Le travail principal du journaliste est de rendre clair pour le lecteur des informations ou faits qui ne le sont pas, raconter des histoires. Il faut donc pour ça être bien entendu curieux, ouvert au monde alentour, mais aussi avoir un esprit de synthèse et de la rigueur.
5) Quels sont les avantages/inconvénients du métier ?
Contrairement à ce que beaucoup pensent, le métier de journaliste offre de bonnes conditions de travail avec notamment des vacances et RTT généreux. Ce qui fait l'intérêt de la profession est le contact avec les gens et de l’actualité. Cependant, il ne faut pas oublier que le rythme peut ne pas être évident, certains postes impliquent des horaires décalés et en général, il faut travailler les week-ends, les jours fériés, être en alerte continuellement. Cela peut entraîner une certaine pression et une vie sociale compliquée, mais se rendre utile est très gratifiant.
6) Et pour la suite (ambitions, projets) ?
Pour l’instant je me sens bien dans le service dans lequel je suis, et je ne compte pas partir du Parisien. J’apprends toujours quel que soit le service, particulièrement dans celui-ci, car le monde du web est en perpétuelle évolution. Nous sommes d'ailleurs en train de développer de nouvelles newsletters.
Pour finir
1. Avez-vous des conseils à donner aux étudiants de l'IEP de Grenoble ?
Profiter, il faut s’amuser (je ne l'ai pas assez fait
durant mes années à Grenoble !). Et apprendre un maximum de choses sur
des sujets qui nous intéressent pour en tirer profit par la suite.
Interview réalisée par Apolline Copin (étudiante
IEPG)
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01/02/2023