Inès SAIDJ, étudiante 3ème année

Je m’appelle Inès Saidj, j’ai 20 ans, je suis étudiante en troisième année à Sciences Po Grenoble et j’ai participé au Programme d’ouverture sociale de cet établissement, durant l’année de ma Terminale en 2018-2019 en tant que filleule.

Ma marraine était en première année à Sciences Po, et suivait parallèlement une licence de droit à l’université Sorbonne-Paris.

Mon expérience au sein du POS m’a été, évidemment, très bénéfique. Ne venant pas d’une famille aisée et étant boursière, le programme m’a permis d’avoir accès à une base de données, de littérature, vocabulaires…auxquels je n’aurais pas eu accès sans le POS. Il permet aux étudiant.es, comme moi, qui n’ont pas les moyens de se payer une préparation au concours, un professeur particulier ou de bénéficier d’autres avantages liés au capital économique ou culturel, d’équilibrer les chances d’entrer à l’IEP.

Même si les places disponibles à ce programme sont minces, le POS est un exemple du possible bon fonctionnement de la discrimination positive, quand elle est bien exploitée par un travail assidu et régulier de l’élève, qui se retrouve récompensé.

La méthode, les ouvrages conseillés et les concours blancs permettaient vraiment d’aborder le concours d’entrée avec plus de confiance en soi. Le système de parrain/marraine est vraiment très intéressant, ma marraine était très gentille et très disponible. Elle n’a pas hésité à répondre à mes questions et à me conseiller. Ce qui m’a plu dans cette relation, ce n’est pas forcément l’aide dans la préparation au concours ou aux fiches de révisions, car je travaillais seule, mais c’est plutôt l’accompagnement émotionnel qu’elle m’apportait. Entre les baisses de moral et le manque de confiance en soi, les parrains et marraines étant déjà passés par la même épreuve, pouvaient nous rassurer. Pour ma part, je suis la première dans ma famille à avoir essayé un tel parcours, et même si ma famille m’a beaucoup soutenue, parler avec ma marraine de mes inquiétudes concernant le concours était rassurant, puisque encore une fois elle avait vécu l’expérience et tenait un discours plus pertinent.

La nouvelle réforme Parcoursup et donc l’entrée à Science Po Grenoble par dossier m’effraie. Nous savons que les concours favorisent les plus avantagés d’entre nous, mais ils permettent malgré tout avec le système d’anonymisation par exemple, de rééquilibrer les choses et de permettre à des étudiants de tous horizons d’entrer, puisque tout le monde est jugé de la même manière sur la même épreuve. Le POS garantissait à ses participants la réussite au concours avec une note de 10/20 de moyenne générale aux épreuves. Néanmoins, l’avenir du POS me semble compromis à cause de cette nouvelle procédure, puisque la préparation au concours n’est plus nécessaire.

Il me semble que si le programme gardait les 3 jours d’immersion au sein de l’établissement (durant la préparation au concours, c’était trois jours où nous pouvions discuter avec des étudiant.es, des professeur.es, écouter des conférences/cours et voir comment se déroulait une journée type) afin de préparer et confronter les étudiants à l’environnement particulier de Science Po, le POS serait toujours pertinent. En effet, les confronter à la réalité des cours, mais aussi aux autres étudiants qui ne leur ressemblent pas, pourrait être bénéfique.

J’imagine que dans les dossiers choisis sur Parcoursup un pourcentage des places est alloué à des dossiers de boursiers, afin de créer un minimum de mixité sociale.

Je suis heureuse d’avoir pu intégrer le POS grâce à mon travail acharné au lycée et d’avoir pu ainsi utiliser cet incroyable tremplin pour réussir le concours.

Inès SAIDJ
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12/10/2021