Alban BOGEAT (1968 SP), Président d’un
cercle de réflexion
Mes années d’études
J’ai étudié à Sciences Po Grenoble de 1965 à 1968. J’y ai tout particulièrement apprécié les cours à option donnés par d’éminents spécialistes, comme celui de Jean Ziegler sur les indépendances africaines. J’ai aussi été témoin du transfert des activités universitaires vers le campus en création à St Martin d’Hères, partagé entre le regret de quitter l’animation du Centre-ville, et le plaisir de trouver des locaux modernes, dans un campus d’inspiration américaine…
Je suis resté sur place en 1969 pour terminer ma licence ès sciences économiques, ainsi que l’IAE. Grâce aux conseils d’un professeur qui en revenait tout juste, j’ai obtenu une bourse du gouvernement du Québec et je suis parti étudier à HEC Montréal dont je suis diplômé. Je suis resté 3 ans là-bas, j’y ai enseigné et organisé des programmes de perfectionnement pour cadres. J’ai beaucoup apprécié l’expérience nord-américaine, et j’ai également été très sensible au combat des québécois pour la sauvegarde de leur langue et de leur culture, ce qui n’est sans doute pas étranger à mon engagement actuel pour la francophonie.
Ma carrière professionnelle
De retour en France j’ai intégré le groupe néerlandais Philips, dans le domaine de l’électronique grand public, tout d’abord aux études de marché, puis sur le terrain, dans la promotion des ventes, point de passage obligé à l’époque pour acquérir une expérience pratique. Ma carrière s’est poursuivie dans le marketing, d’abord comme chef de produit, puis comme responsable d’une division de produits chez Schneider Laden, une firme française qui venait d’être reprise. Je faisais alors fabriquer des produits dans tout l’Extrême-Orient pour les commercialiser en France, à une époque où les communications n’étaient pas ce qu’elles sont aujourd’hui…
Après une expérience dans le domaine du service après-vente je suis parti aux Pays-Bas où j’ai travaillé pendant près de 10 ans, à Eindhoven, puis à Amsterdam. Une belle expérience à la fois professionnelle et familiale. J’y ai appris le néerlandais, j’y ai aussi appris à travailler avec les Néerlandais. Ce qui m’a amené par la suite à donner des sessions de formation au management interculturel sur le thème « travailler avec les Néerlandais ». A la fois pour apprendre d’eux (la conduite de réunions par exemple), et pour aider à surmonter les incompréhensions réciproques…
J’ai terminé ma carrière à l’international dans le contrôle des process de la supply chain globale à l’heure du just in time, de la rationalisation des gammes, de la spécialisation des usines. J’ai eu à bâtir des outils d’évaluation, à les déployer dans le monde entier, à accompagner la mise en œuvre des actions correctrices, et à diffuser les bonnes pratiques. De Madrid à Moscou, de Dublin à Dubaï, de Stockholm à Shanghaï ou Singapour…
En tout 40 années de carrière très riches qui m’ont appris combien il était important de comprendre les différences culturelles, d’être proche de la réalité du terrain, de valoriser les hommes ; la nécessité d’être flexible, de savoir accepter les mutations géographiques ou les changements de fonction, d’avoir toujours l’esprit disponible pour apprendre. Toujours apprendre, car la plupart des métiers que j’ai exercés au cours de ma vie professionnelle n’existaient pas quand j’ai fait mes études… Et ceux qui ne savent pas faire preuve de flexibilité et de curiosité d’esprit prennent le risque de finir leur vie professionnelle à Pôle Emploi ou dans un « placard »…
Mes nouvelles activités…
Difficile d’arrêter après une carrière
bien remplie ! Après avoir été un moment tenté
par le consulting comme beaucoup de cadres à la retraite,
j’ai préféré tourner totalement la page et
me consacrer à des « activités-plaisirs »:
- J’ai pris en 2017 la présidence du Cercle Richelieu Senghor
de Paris, un cercle d’échange et de réflexion sur
la francophonie et le dialogue des cultures qui organise un dîner-débat
par mois au Sénat et décerne un prix annuel. J’ai
arrimé le Cercle à deux piliers : l’Organisation Internationale
de la Francophonie auprès de laquelle le Cercle est maintenant
accrédité en tant qu’ONG partenaire, et le Sénat
dont la Présidence de la Commission de la Culture parraine le Cercle.
Je suis amené à rechercher des intervenants venant d’horizons
professionnels et géographiques très variés afin
de refléter la francophonie des 5 continents mais aussi d’ouvrir
le Cercle sur le monde de l’entreprise. Parmi nos derniers orateurs,
je citerai le porte-parole et vice-président du MEDEF, un ambassadeur
de France, une responsable du CESE (le Conseil Economique, Social et Environnemental),
le Président de la FIPF (Fédération Internationale
des Professeurs de Français), l’ambassadeur du Liban, etc…
Quant au prix annuel, il est destiné à honorer une personnalité
ou une institution dont l’action contribue de façon exceptionnelle
au rayonnement de la langue française.
Pour plus d’informations : https://www.cercle-richelieu-senghor.org/
Et bien sûr les diplômés basés en région
parisienne intéressés peuvent nous communiquer leur adresse
courriel pour être tenus informés des activités du
Cercle.
- J’ai également co-dirigé un projet
de livre collectif :
Les orphelins de Constantine en Haute-Savoie, 1959-1962. Des
pas dans la neige (Editions Non-Lieu, novembre 2018)
Ce livre, fruit de 6 années de travail, relate
l'histoire unique de 27 orphelins algériens accueillis et scolarisés
pendant 3 ans dans un petit village de Haute-Savoie, en pleine guerre
d'Algérie. Il réunit les témoignages des acteurs
de cette période, illustrés de nombreux documents. Un bel
exemple de "vivre ensemble"…
Le projet est né de la volonté de Tatiana Benfoughal, ethnologue
au Musée de l'Homme, de rendre un hommage posthume à son
mari Brahim, orphelin de Constantine, qui lui avait confié peu
avant sa mort que les plus belles années de sa vie étaient
celles passées en Haute-Savoie.
Pour mieux comprendre la singularité historique de ce surprenant
séjour, plusieurs chercheurs : sociologue, ethnologue, anthropologue,
ont apporté leur contribution. L’ouvrage préfacé
par l'humoriste Smaïn, lui-même orphelin de Constantine, a
bénéficié du soutien des conseils départementaux
de la Savoie et de la Haute-Savoie.
Une présentation de l’ouvrage à l’IEP pourrait
être organisée, pourquoi pas à l’occasion de
la « Journée internationale du vivre ensemble en paix »,
le 16 mai ?
- Enfin j’ai repris l’étude du chinois, fasciné depuis toujours par le côté à la fois mystérieux et artistique des caractères, qui sont parvenus à traverser les millénaires et à s’adapter à un monde en constante évolution…
Alban BOGEAT
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